29 août 2019

Time 3 minutes

World Press Photo Montréal: La photographie cet art actuel et nécessaire

World Press Photo Montréal: La photographie cet art actuel et nécessaire

Dans le Vieux-Montréal, la rentrée culturelle signifie le retour de la populaire et magistrale exposition du World Press Photo Montréal. Chaque année, environ 50 000 personnes viennent voir ce que le photojournalisme a de meilleur à offrir. 150 images qui retracent l’actualité d’une année entière. 150 images qui nous font réfléchir et parfois sourire. Oui, sourire. Parce qu’il n’y a pas que des images difficiles à regarder au WPP. « Bien sûr, la dureté de certaines images nous marque et ces images laissent une empreinte vive dans notre mémoire, mais il y a aussi du beau. Certaines photos sont porteuses d’espoir. » mentionne Matthieu Rytz, le producteur de l’exposition au Marché Bonsecours. Un bel équilibre règne dans le WPP puisque certaines des huit catégories de photographies, dont Portrait, Nature et Sport, viennent contrebalancer le côté parfois plus sombre de l’exposition internationale. À titre d’exemple de clichés moins lourds à regarder, mais pas moins intéressants pour autant: les clichés de la porte-parole, Monia Chokri que l’on retrouve à la mezzanine du Marché Bonsecours. Une série de portraits, qu’elle dit « intimistes », de gens qu’elle connaît bien. Une belle occasion de découvrir une nouvelle facette de cette talentueuse artiste.

L’an dernier, le WPP a fait peau neuve avec une nouvelle façon d’accrocher les photos et de les mettre en lumière. Les clichés sont suspendus; l’absence de cadre rigide au sol rend la visite plus fluide, plus immersive. Le producteur dit d’ailleurs que ces modifications ont rendu « l’expérience meilleure pour le spectateur. » Un « effet ‘wow!’ », comme il le décrit, qui a visiblement plu au public montréalais; l’année 2018 ayant été une année record en termes d’achalandage avec plus de 55 000 visiteurs. « L’éclairage idéal » - résultat d’un investissement important fait également l’an passé - plaît à la porte-parole de l’événement qui explique que la grandeur des photos, mais aussi la lumière, permet de mieux percevoir le grain de la photo, de l’image, et d’ainsi mieux ressentir l’émotion qu’elle provoque. «L’expérience ‘à grandeur d’homme’ de l’expo suscite des émotions fortes, permet un vrai contact avec la photo d’art. Ce n’est pas du tout la même expérience que peut offrir un écran de cellulaire, par exemple. Les couleurs sont plus vives. Profondes. » L’expérience physique permet également, selon Monia Chokri, un « vrai contact avec les autres. Les émotions ressenties par tous se contaminent. Comme le rire au cinéma qui est communicatif, il y a ici un effet d’entraînement qui rend l’expérience plus intense. Et en 2019, c’est une magnifique façon de passer du temps avec les autres. »

Reconnecter avec ses semblables et prendre le temps. Prendre le temps « de s’arrêter, de regarder l’image. Avec les médias sociaux, le flux d’informations que l’on reçoit est continu. Tout va trop vite. On a perdu cette relation à l’image. » dit Matthieu Rytz. « Le World Press Photo permet un travail de mémoire, de se souvenir d’événements qui ont marqué l’actualité. »

photo de John Moore-Getty

Allez voir l’expo du Marché Bonsecours, c’est l’opportunité de faire une pause et de faire « le bilan de l’année qui vient de passer », mais c’est aussi l’occasion de renouer avec la beauté du monde et de découvrir des aspects plus inusités de celui-ci… comme l’explosion du marché de la mode à Dakar!

photo de Finbarr O'Reilly


Pour plus d'informations: World Press Photo Montréal 2019