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04 nov. 2019

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Série Patrimoine et entreprises, d’hier à aujourd’hui : Un trio éclectique!

Série Patrimoine et entreprises, d’hier à aujourd’hui : Un trio éclectique!

Loin d’être figé dans le temps, le patrimoine du Vieux-Montréal est diversifié, vivant et s’expérimente au quotidien! Découvrez des portraits de bâtiments toujours actuels, comme autant de pages d’Histoire proposées par Héritage Montréal en collaboration spéciale avec la SDC Vieux-Montréal.

Les habitués du Vieux-Montréal connaissent bien le parc éphémère situé à la jonction des rues Saint-Jean, Notre-Dame Ouest et de l’Hôpital. Cette oasis de tranquillité en plein cœur de la vieille ville aménagée dès 2010 sur un terrain laissé vacant par la démolition de l’ancien stationnement Pigeon Hole. S’y poser permet de redécouvrir trois bâtiments dont le langage architectural adopte des postures stylistiques très distinctes!

Édifice de la Sun Life (266, rue Notre-Dame Ouest) et Édifice Waddell (260-264, rue Notre-Dame Ouest)

On associe instinctivement la compagnie d’assurance Sun Life à son siège social en forme de « gâteau de mariage » érigé face au square Dorchester. Mais avant de déménager dans ce secteur, les bureaux de la Sun Life étaient situés dans l’ancien centre financier, sur la rue Notre-Dame, artère datant de 1692. Construit en 1890-1891 selon les plans de l’architecte montréalais d’origine écossaise Robert Findlay, ce petit gratte-ciel en grès d’Angleterre de couleur chamois est couronné par une tourelle agrémentée d’une horloge. Le hall d’entrée présente des ornements et des matériaux luxueux, dont l’étalage a pour objectif d’impressionner les clients fortunés… et de justifier les loyers élevés, puisque plusieurs étages sont destinés à être loués par d’autres entreprises.

Connaissant une importante expansion, la Sun Life achète l’édifice voisin, le Waddell, en 1897. Ce dernier se démarque par la polychromie de son parement en grès chamois et en granit rouge. Son style éclectique proche de l’architecture victorienne britannique se caractérise par un mélange d’éléments tantôt tirés du Moyen-Âge gothique, comme ses arcs brisés aplatis, tantôt inspirés de l’antiquité grecque, comme ses chapiteaux au rez-de-chaussée. L’entreprise occupe une partie importante du bâtiment jusqu’à l’inauguration en 1918 de son nouveau siège social sur la rue Metcalfe. En 1981-1982, l’ensemble fait l’objet d’une restauration et est converti en copropriété de bureaux par les architectes Papineau et O’Keefe.

Édifice Lewis (459-465, rue Saint-Jean)

Érigé en 1912-1913 selon les plans de l’architecte Kenneth Guscotte Rea, l’édifice Lewis présente la plupart des caractéristiques des gratte-ciels montréalais du début du 20e siècle, notamment ses dix étages, sa structure d’acier et son toit plat. Il incarne de façon probante l’influence de l’école de Chicago sur l’architecture montréalaise. L’édifice Lewis témoigne aussi d’un esprit beaux-arts avec un décor néo-Tudor qui lui donne une saveur très particulière, presque gothique! Ses arcs brisés, que l’on surnomme les « arcs Tudor », ses piliers verticaux aux allures de contreforts qui s’élèvent jusqu’au 8e étage ainsi que ses ornements tels les gargouilles grimaçantes font de ce gratte-ciel un bâtiment unique en son genre. Après avoir accueilli des compagnies d’assurance, l’édifice logera le siège social de la compagnie maritime Cunar puis diverses entreprises liées au commerce maritime. L’immeuble sera restauré et rénové au début des années 1990. Aujourd’hui, il loge des bureaux et des commerces, notamment une succursale du chic barbier Maison Privée.

Photos: Geneviève Giguère