29 janv. 2018

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Métro Champ-de-Mars : L’une des portes d’entrée du Vieux-Montréal

Métro Champ-de-Mars : L’une des portes d’entrée du Vieux-Montréal

Si vous désirez prendre un bain de soleil durant la saison hivernale, votre premier réflexe ne sera certainement pas de vous engouffrer dans les entrailles du métro. Et pourtant! À l’entrée du Vieux-Montréal, tout près du nouveau Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et au pied de l’élégant hôtel de ville, se trouve la station de métro Champ-de-Mars, qui enveloppe ses utilisateurs d’une lumière colorée diffusée par la verrière exceptionnelle réalisée par l’artiste québécoise Marcelle Ferron. Point de rencontre entre la ville historique et les gratte-ciel modernes du centre-ville, la station est bien plus qu’un espace transitoire et mérite qu’on s’y attarde un peu.

©Archives de la Société de transport de Montréal

Prévue dans le plan initial du métro, la station de métro Champ-de-Mars a été conçue par Adalbert Niklewicz, architecte à la Ville de Montréal, à qui l’on doit aussi les stations Sauvé, Crémazie et Beaudry. Elle porte le nom du terrain avoisinant qui, au XIXe siècle, accueillait parades militaires, promenades et rassemblements, et qui, aujourd’hui, a été transformé en un parc où l’on peut observer les anciennes fortifications de la ville. Adoptant un style pavillonnaire, le petit édicule est surmonté d’un toit incliné. La verrière réalisée par Marcelle Ferron forme trois façades et laisse pénétrer la lumière naturelle jusqu’aux quais d’embarquement – un fait rarissime dans le métro montréalais – tandis qu’un mur de béton coffré à motifs géométriques complète l’ensemble du côté nord. À l’intérieur, le revêtement bleu et crème des murs sur les quais est sobre, et laisse toute la place au miroitement de la lumière qui change selon l’heure du jour.

©Archives de la Société de transport de Montréal

« Les grandes formes qui dansent »

Inaugurée en 1968, l’œuvre monumentale de Marcelle Ferron est composée de formes « dansantes » qui exploitent les couleurs vives, comme le rouge, le vert, l’orange et le bleu. Le vitrail, une forme d’art plutôt privilégiée en contexte religieux, est alors intégré à un projet public d’architecture et adopte un langage visuel résolument abstrait, faisant fi des visées de Robert Lapalme, directeur artistique du métro à l’époque, qui préconisait l’utilisation exclusive d’œuvres figuratives illustrant l’histoire de Montréal. L’œuvre met à profit une technique, élaborée par Ferron elle-même dans les laboratoires de la compagnie Superseal, qui permet d’insérer du verre ancien entre deux vitres, adaptant ainsi un art traditionnel au climat québécois. Abîmée, la verrière a cependant été restaurée en 1999 par le maître verrier Aurèle E. Johnson, qui employa de nouvelles techniques afin d’assurer sa protection contre le vandalisme et la dégradation, un projet qui vaudra d’ailleurs à la STM un prix Orange remis par Sauvons Montréal Plus récemment, à l’occasion des travaux d’agrandissement de la station Champ-de-Mars l’œuvre Un solide de Jacques Bilodeau a été installée. Voguant entre la sculpture et l’architecture, celle-ci dialogue avec la verrière de Ferron et tient compte de la spécificité du lieu et de son histoire.

©Archives de la Société de transport de Montréal

©Archives de la Société de transport de Montréal

Avec le projet de recouvrement d’un tronçon de l’autoroute Ville-Marie entre l’avenue de l’Hôtel-de-Ville et la rue Sanguinet, un nouvel espace public transformera les abords de la station Champ-de-Mars. Prévue pour 2022 à l’issue d’un concours international d’architecture de paysage pluridisciplinaire, la place des Montréalaises, qui sera reliée par une passerelle piétonne au métro, rendra hommage aux femmes marquantes dans l’histoire de la ville. À surveiller!