14 juil. 2016

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Le Marché Bonsecours ou les grandes ambitions d’une jeune métropole

Le Marché Bonsecours ou les grandes ambitions d’une jeune métropole

Tous s’entendront pour dire que le Montréal d'aujourd’hui est bien différent du Montréal de 1850.

À cette époque désormais à la tête de l’économie canadienne, la jeune métropole voit grand. Il faut dire qu’un important boom démographique transforme complètement la ville qui, en à peine 50 ans, voit sa population passer de quelque 9 000 habitants à près de 60 000 habitants au tournant des années 1850*.

Quoi de mieux pour illustrer la prospérité naissante de Montréal qu’un monument aux abords de son port digne de l’importance de cette ville à laquelle on prête déjà des allures de grande métropole. Ce sont ces aspirations qui ont motivé la construction d’un des lieux les plus incontournables du Vieux-Montréal : le Marché Bonsecours

Un lieu à vocation multiple

Dès sa conception, en 1844, le Marché Bonsecours se veut un lieu multifonctionnel. En plus d’accueillir un marché public, l’édifice doit permettre la présentation d’expositions et la tenue de réceptions de toutes sortes. Pour réaliser ce défi et concevoir l’édifice, la Ville lance un concours d’architecture remporté par l’architecte britannique William Footner. En raison d’un important dépassement des coûts, le mandat du parachèvement du marché sera éventuellement confié à l’architecte George Browne. Le résultat final est grandiose, l’édifice long de 163 mètres occupe un quadrilatère entier. L’intérieur était tout aussi impressionnant avec sa salle de banquet et sa salle de concert.

Si vous avez lu notre billet intitulé Les secrets de la Place d’Youville, vous savez déjà qu’en 1849 un important incendie a réduit en cendres le Parlement situé sur l’emplacement de l’ancien marché Sainte-Anne. Devant être temporairement relocalisés, les députés trouvent refuge au Marché Bonsecours où ils peuvent continuer à siéger. L’édifice a même servi d’Hôtel de Ville pendant 25 ans !

Un lieu historique à préserver

Dans les années 1960, alors que l’édifice se trouve dans un piètre état et qu’il ne fait plus office de marché public, une importante mobilisation citoyenne permet sa sauvegarde et sa restauration. C’est ainsi que pendant près de 25 ans, l’édifice sert à l’administration municipale. Ce n’est qu’à partir des années 1990 que le public a de nouveau accès au site. Aujourd’hui, nous pouvons profiter du Marché Bonsecours pour découvrir des artisans locaux, admirer des expositions et assister à des événements spéciaux.

À l’époque de sa construction et encore aujourd’hui, grâce à son dôme devenu iconique, le Marché Bonsecours constitue un véritable point de repère dans le paysage du Vieux-Montréal. Pour une ville ne comptant que 50 000 habitants, l’envergure de cet édifice concrétise les ambitions de cette métropole en plein essor.

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*LINTEAU, Paul-André. Brève histoire de Montréal. Édition Boréal, Montréal. 1992, 166 p.